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Déclaration du FONADH à l'occasion de la Journée Mondiale du Réfugié

FONADH : Déclaration

clip-image002-3.jpgLa célébration de la Journée Mondiale du Réfugié est une excellente occasion, pour les responsables et militants des organisations membres du FONADH, de manifester une solidarité agissante à l’égard de toutes les personnes obligées de vivre ailleurs que chez elles, notamment avec nos frères et sœurs originaires d’Afrique et d’ailleurs et vivant parmi nous, en Mauritanie.
Nous exprimons notre solidarité particulière à nos frères réfugiés maliens, vivant parmi nous depuis plus d’un an, dans des conditions d’une extrême précarité. C’est aussi l’occasion de rappeler à l’opinion publique nationale et internationale la situation des citoyens mauritaniens déportés ou obligés de s’exiler, à l’occasion des douloureux événements de 1989.
Il est vrai que depuis 2008, les opérations de rapatriement volontaire, organisées dans le cadre d’un Accord tripartite (Sénégal, Mauritanie, UNHCR), ont permis le retour organisé de 24 536 personnes, anciennement réfugiées au Sénégal. Ces rapatriés, après une vingtaine d’années d’exil forcé, connaissent un début d’insertion économique et sociale, grâce à l’action de l’ANAIR. Toutefois, ces populations continuent de vivre, pour la plupart d’entre elles, une situation des plus difficiles. En effet, la quasi-totalité des populations des 124 sites de retour :
- sont sans terres de culture et vivent le calvaire de leurs terres spoliées ;
- éprouvent des difficultés incommensurables à obtenir des pièces d’état civil, en dépit des engagements des pouvoirs publics (Accord ANRTPSANAIRUNHCR);
- connaissent des problèmes d’emploi des jeunes, qui constituent l’écrasante majorité des rapatriés.
En outre, il faut noter que des réfugiés mauritaniens au Mali attendent toujours leur rapatriement volontaire organisé. Les anciens fonctionnaires et agents de l’Etat, victimes des événements de 1989, recensés depuis janvier 2010, n’ont pas tous perçu la somme symbolique, en guise d’indemnisation.
En outre, les modalités de la réintégration de certains et le bénéfice des droits à la retraite, pour les autres, ne connaissent qu’une application très timide et partielle. Il convient de souligner qu’il est proposé aux victimes devant bénéficier des droits à la retraite, de ne considérer que la situation administrative (indice et durée) de chacun en 1989. Ce qui, combiné à l’indemnisation symbolique, ne correspond à aucune espèce de réparation.
Quant aux anciens travailleurs des établissements publics (OPT, CNSS, SONADER, SNIM, SONELEC, Port, SOMIS, SOMIR, etc.), victimes des événements, ils attendent toujours que leur soit appliquées les dispositions, à l’instar des anciens fonctionnaires.
Que dire des agriculteurs, éleveurs, artisans, travailleurs du secteur privé et du secteur informel, victimes des mêmes événements, en faveur desquels aucune proposition de réparation n’est formulée ?
La déportation des citoyens mauritaniens vers le Sénégal et le Mali constitue une des violations les plus graves des droits humains du siècle dernier. Dès lors, il convient de lui trouver des solutions sérieuses, durables et consensuelles. En effet, comme pour les victimes des exécutions extra - judiciaires (passif humanitaire), les solutions apportées sont jusqu’à ce jour incomplètes et partiales. Non seulement tous les réfugiés ne sont pas rapatriés, mais encore les activités d’insertion durable sont nettement en – deçà des seuils minima de réparation.
C’est pourquoi le FONADH, à l’occasion de cette journée commémorative,
• s’incline pieusement devant la mémoire des disparus, victimes d’une véritable déportation par les autorités mauritaniennes ;

• exige que tous les rapatriés recouvrent entièrement leurs droits, en particulier celui des terres de culture et une réparation juste et conséquente ;
• exige la mise en œuvre d’un programme d’insertion durable, en faveur de tous les rapatriés, renforçant ainsi les actions réalisées par l’ancienne agence dénommée ANAIR.

Fait à Nouakchott, le 20 juin 2013

Les organisations signataires
1. Association des Femmes Chefs de familles (AFCF),
2. Association Mauritanienne des Droits cde l’Homme (AMDH),
3. Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE (AMPLCS),
4. Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM),
5. Association pour le Renforcement de la Démocratie et de l’Education Citoyenne (APDEC),
6. Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en Mauritanie(CSVVDHM),
7. Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et Social (GERRDES),
8. Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie),
9. Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH),
10. Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE),
11. Collectif des Veuves,
12. SOS – Esclaves,
13. Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM,
14. Association pour le Développement Intègre de l’Enfant,
15. Association pour le Développement à la Base des Communautés.

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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